
Celeste - Misanthrope(s) / Denovali Records/ Trendkill
Depuis combien de temps ne vous êtes vous pas dit "Wow." en écoutant un groupe ? Cette sensation de fraicheur, de sonorité encore inconnue à vos oreilles ? Ce frisson sur la nuque, ce sourire béat sur le visage, bref des émotions ? Depuis combien de temps de la musique vous a procuré quelquechose de concret et pas un vulgaire "ah ouais cest bien." ?
Personnellement depuis le Anti Mother de nos chrétiens préférés de Norma Jean, je ne me souviens pas avoir eu ces réactions jusqu'à il y a quelques semaines, avec la découverte d'un combo Lyonais répondant au doux nom trompeur de Celeste.
Croix renversée, titres évocateurs ("Nihiliste(s)", "Misanthrope(s)"), nous ne sommes clairement pas dans le monde des bisounours chez les Lyonais. Pour planter rapidement le décor et éveiller votre curiosité afin de ne pas vous endormir, Celeste serait la rencontre improbable entre un Neurosis complètement décharné et un Marduk qui se lancerait à corps perdus dans les profondeurs abyssales d'un doom éprouvant.
Les 4 musiciens ne sont pas des petits nouveaux, Johan le vocaliste a notemment officié au sein de Mihai Edrisch. Le groupe n'en est pas à son premier coup d' essai, puisqu'ils ont déjà sortis en 2007 "Pessimiste(s)", et "Nihiliste(s)" en 2008.
Celeste interpelle, accroche, dérange.
En effet ce qui marque l'oreille à la première écoute des titres du dernier rejeton, "Misanthrope(s)", c'est clairement la production. Enorme de bout en bout, un son de guitare gigantesque, vous submergeant complètement, une basse grondante vous remuant les tripes, une batterie au son juste "parfait": puissante, précise et sonnant vraiment naturelle. A cela s'ajoute le chant d'écorché vifs de Johan.
Chant serait un peu approximatif pour qualifier la performance de Johan, en effet, on sent que celui ci crache et vit chacun des mots qu'il prononce. Aucune tricherie possible.
Tout au long des 9 titres de Misanthrope(s) l'air se fait plus rare. On étouffe. On transpire. On vit. Cet album et à appréhender dans sa globalité, il est difficile d'isoler un titre du reste tant Misanthrope(s) est comparable à un monstre en perpétuel mouvement. Une descente aux enfers, à la manière de la Divine Comédie de Dante et ses 9 cercles (coincidences avec les neufs titres ?), l'auditeur est plongé dans une chute sans fin. Chute dont on se délècte bien évidemment. Riffs toujours sur le rasoir, rythme frolant le doom, ou blastant jusqu'à en perdre haleine, on ne regrette à aucun moment le voyage, aussi éprouvant soit il, tant cette ambiance malsaine au possible est grisante et unique.
A un moment où l'industrie musicale est en crise, Celeste joue la carte de la franchise et met à disposition ces deux albums, le petit dernier donc, Misanthrope(s) et Nihiliste(s), en téléchargement gratuit. Le groupe n'en oublie pas pour autant les afficionados, en pressant l'album dans diverses versions vynils et cds toutes aussi classes les unes que les autres.
L'heure est à la standardisation musicale, l'artwork passe partout, les lyrics stériles, les compos baclées, et pourtant dans ce marasme, de rares groupes tel que Celeste arrivent à émerger avec quelquechose de vraiment unique. Ne passez pas à coté.
Myspace : www.myspace.com/unhiverdeplus
Ouaip, en plus d'avoir une identité visuelle et surtout musicale très marquée, la musique de Celeste arrache la gueule et laisse des traces !
RépondreSupprimerm.Kekchoz
c'est clair... la BO d'un film de Gaspard Noé...
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